Justine : Enseignante chercheuse
Licence MIASHS à Lille, puis M1 Sciences Cognitives à Lyon, puis M1 et M2 du Master Sciences Cognitives de l’IDMC à Nancy en 2014. Et j’ai terminé par un M2 IIPAC. J’ai fait une thèse en informatique au Loria soutenue en 2019, en Fouille de données. Entre 2018 et 2020 j’ai effectué des ATER. J’ai postulé en 2020 au concours d’enseignant chercheur, et j’ai été reçue ! Mon enseignement est rattaché à l’UFR Humanité et Sciences Sociales et mes recherches sont rattachées au laboratoire GREYC (équivalent CODAG).
🎓 Quel est ton parcours ?
Licence MIASHS obtenue en 2011 option SCA à Lille, puis M1 SC à Lyon, puis M1 et M2 du Master Sciences Cognitives à l’IDMC obtenu en 2014. Et j’ai terminé par un M2 Informatique parcours Interaction Perception Apprentissage Connaissances, terminant mes études en 2015.
Puis j’ai commencé à la suite, en 2015, une thèse en informatique au Loria dans l’équipe Orpailleur soutenue en 2019 en Fouille de données.
Entre 2018 et 2020 j’ai effectué des Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche (ATER), qui correspond d’une certaine façon à Enseignant Chercheur en CDD.
J’ai postulé en avril 2020 au concours d’enseignant chercheur, les oraux étant en juin et l’annonce des résultats un mois plus tard. J’ai été reçue et ai commencé à exercé en septembre 2020 à l’Université de Caen. Mon enseignement est rattaché à l’UFR Humanité et Sciences Sociales et mes recherches sont rattachées au laboratoire GREYC (équivalent CODAG).
💼 Quel est ton poste aujourd’hui ?
Enseignante chercheuse rattachée à l’UFR Humanité et Sciences Sociales et mes recherches sont rattachées au laboratoire GREYC (équipe CODAG).
🏢 Quelques mots sur ta structure (entreprise/institution/laboratoire/association) actuelle ?
Equipe Contraintes Ontologiques Données Annotations Graphes travaille sur Fouilles de données
📋 Raconte nous : quelles sont tes missions, à quoi ressemble tes journées ?
La moitié de mon temps d’EC est dédié à l’enseignement à l’université, l’autre à la recherche, découvrir des choses nouvelles. Je travaille sur 2 sites distincts, à 20min distants l’un de l’autre.
Plus concrètement sur la partie enseignement, cela comprend la préparation des cours, leur animation, la création des sujets d’examens, la correction des copies. Dans les faits tu enseignes sur un large spectre de thématiques, qui parfois sont un peu éloignés de ta problématique initiale et nécessite donc une grande part de documentation pour concevoir un cours complet.
En tant qu’équipe enseignante, nous organisons un cycle de conférences de culture numérique à organiser, où des EC viennent parler durant 2h. La participation à ce type d’événements nécessite également du temps pour organiser l’événement : qui vient, les contacter, créer la planification, gérer les budget… Cela demande une grande part de travail administratif.
De même, pour assurer les enseignements il est parfois nécessaire de faire intervenir des vacataires (doctorants, salariés qui vont faire ponctuellement des cours, …) ou ATER. Il faut trouver qui contacter, mettre en place les enseignements dans l’emploi du temps défini globalement… Il est nécessaire aussi de faire les emplois du temps. J’enseigne dans la licence Humanité numérique, la plupart des cours sont mutualisés avec de nombreuses licences et c’est un vrai travail de cohabitation car le nombre d’heures n’est pas extensible.
Plus concrètement sur la partie la recherche il y a la démarche de recherche, les échanges avec la communauté scientifique et la réponse aux appels à projets.
Je vais dans un premier temps sélectionner une problématique qui m’interroge particulièrement, au sien de mon champ de recherche, essayer de la tourner sous forme de question pour pouvoir y soumettre des intuitions, former les hypothèses sur ce que pourrait être la réponse. Ensuite je vais « chercher » à vérifier mon raisonnement, c’est-à-dire à valider ou invalider mes intuitions, mon hypothèse.
La difficulté est de trouver le moyen de prouver ce que j’imagine. Je vais construire des modèles, tester des algorithmes, mettre à l’épreuve ma réponse sur des corpus ou base de données successives pour affiner mon approche, mes connaissances, et ainsi essayer d’étendre le savoir général connu dans ce domaine.
La part d’échange avec les autres enseignants chercheurs est cruciale. En tant qu’enseignante chercheuse je participe également à des conférences, présentations à d’autres équipes. Je fais également des réunions de suivi d’encadrement avec les doctorants ou stagiaires de l’équipe et chapeaute leurs activités de recherche.
La réponse aux appels à projet représente enfin une part importante du temps de recherche.
🔧 Quelles compétences techniques mets-tu à profit ?
L’anglais est bien sûr indispensable pour la recherche, notamment pour lire l’immense majorité des articles et dialoguer avec les collègues. Il est nécessaire de savoir se maintenir à jour en matière de connaissances scientifiques, de pouvoir réaliser des états de l’art cohérents et productifs. Je dois savoir sélectionner les articles de bonne qualité, ceux qui traitent vraiment de notre problème ou d’une problématique qui peut nous aider à répondre à la nôtre.
D’un point de vue informatique pur j’utilise de la programmation, majoritairement en Python, et environ 20% de web (pour développer des interfaces, ce qui est utile dès que je souhaite partager mon approche, recueillir un avis ou réaliser un test avec des collaborateurs).
Enfin pour le traitement des données c’est intéressant d’être à l’aise en mathématiques, de savoir faire parler les données.
💫 Et côté qualité qualités, lesquelles sont un atout dans ce domaine ?
Tout d’abord il faut être curieux. Mon objectif c’est de trouver des choses qui n’ont pas été trouvées avant.
Il faut être multi-tâche : une fois docteur on a des cours à donner, on participe à l’encadrement des stagiaires, différents problèmes de recherche imbriqués sur lesquels on travaille…
On peut aussi travailler sur un sujet parallèle pour parfois se redonner de la motivation, de la curiosité, ou des idées pour le 1er. Par exemple s’intéresser aux données recueillies lors du grand débat national. Le prestataire n’ayant pas partagé en open source leur méthode d’analyse, des collègues et moi-même avons essayé par diverses méthodes de retrouver leurs résultats. C’est intéressant aussi d’interpréter les résultats, de faire parler les données d’une autre façon. On peut par exemple conclure de ces données que là où les gens demandent le plus de pistes cyclables, ce n’est pas en centre-ville, ce n’est pas en campagne, c’est en bordure d’agglomération.
🥰 Qu’est-ce qui te plait dans ton métier, pourquoi le recommanderais-tu à un étudiant ?
J’apprécie la liberté de la recherche. Il n’y a pas de manuel à suivre tous les jours. Il y a un objectif, je le résous comme je veux, avec une grande flexibilité dans mon approche. Un chercheur est embauché pour son expérience, pour répondre à la problématique, et pour son intérêt pour la problématique, comment il saura se l’approprier pas parce qu’immédiatement il a la solution.
J’apprécie de ne pas travailler uniquement avec des gens qui sont en informatique. C’est nécessaire pour que je reste intéressé par mon travail. J’apprends et découvre des choses tous les jours, en faisant avancer d’abord mes propres connaissances et compétences.
👾Dis-moi ton métier sans me dire son nom ?
Je passe au crible les articles scientifiques et j’apprends aux machines à faire de même.
📚 Quelles compétences as-tu acquises à l’IDMC ?
J’utilise la programmation, les théories du langage et linguistiques, la logique formelle.
Ces études m’ont apporté une ouverture pluridisciplinaire, savoir intégrer à mes approches, mes connaissances, des visions et des travaux pour faire ses recherches au mieux.
📜 Que dirais-tu de la formation à un futur étudiant, qu’en retiens-tu ?
Le fait d’avoir des connaissances qui viennent de beaucoup de domaines différents, d’être capables de fusionner des connaissances diverses, venant de domaines différents sont très utiles dans mon travail et en général dans la recherche.
C’est un plus de d’être capable de reconnaître que les recherches en sciences humaines dont en philosophie peuvent apporter et s’appliquer à l’informatique.
Si l’étudiant est intéressé par au moins 2 domaines étudiés en Master il va s’y amuser. J’ai envie d’encourager n’importe qui à aller là-dedans car c’est enrichissant pour tous. La pluridisciplinarité est vraiment un plus.
🏛️ Que dirais-tu de l’Institut ?
Les enseignants chercheurs et intervenants sont abordables, j’ai de très bons souvenirs avec beaucoup de profs. Ils sont présents, disponibles pour aider les étudiants. Ils n’ont pas de problème à être ouvert à d’autres disciplines. Les personnes avec qui j’ai travaillé étaient très intéressantes, au sein des projets tutorés par exemple. C’est un plus d’avoir un cursus dispensé en grande partie par des enseignants chercheurs.